Après ce voyage quelques réflexions comme on dit à froid, un peu comme une conclusion personnelle.
La distance totale parcourue est de 7550 km c'est-à-dire 3500 km en plus de l’itinéraire « classique » de la 66. Nous sommes allés visiter des lieux qui ne se situent pas sur La Route : Monument Valley, Grand Canyon, Las Vegas, et la Vallée de la Mort. Faisant ces « crochets » il nous manque, par le hasard des connexions, quelques petits bouts de la 66, quelques dizaines de km (une raison pour un autre voyage ?). Nous avons parcouru environ 150 km de pistes plus ou moins défoncées.
La voiture était bien préparée. Aucun ennui à déplorer. Les deux avaries, extension d’aile arrachée et ligne d’échappement malmenée, sont le résultat de décisions prises « à chaud », celles-ci de passer délibérément là où il y avait un risque. Une poignée de maintien aurait été la bienvenue pour le copilote dans les passages à fortes secousses; à voir pour le futur.
De la fumée s’échappait parfois du capot, un peu d’huile suintant du joint en liège du cache-culbuteur se consumait sur la pipe d’échappement. Rien de grave ce problème survenant avec la conjonction d’une mise à niveau d’huile un peu généreuse et les dénivellations brutales sur les pistes. Ceci est bien sûr à régler, certainement par le choix d’un joint de meilleure qualité (dans une matière autre que le liège). Pour info ce type de joint est présent sur toutes les minis que je connaisse.
La conduite aux US est un régal. Durant notre voyage sur les parties modernes de la 66 utilisées aujourd’hui, nous n’avons pas rencontré de « gendarmes couchés » ni de gendarmes « debout » d’ailleurs, ou très peu, contrairement aux idées reçues. Les 12 paires d’yeux des occupants des minis n’ont jamais détecté la moindre présence d’un radar, et seulement par 2 fois sur tout le trajet les voitures ont négocié un rond-point ce qui à chaque fois a déclenché un « certain relâchement » dans la CB comme si ce « manège » nous était devenu incongru. Aux carrefours « on ne se tourne pas autour » comme en France mais chacun bifurque devant l’autre selon la règle 1° arrivé 1° passé, comme c’est plus simple ! Les ronds-points sont ainsi inutiles, quelle économie !
La Route a rempli nos attentes. Vieilles stations-services, villes –fantômes, panneaux à l’ancienne, publicités d’un autre âge, montrent le visage de l’Amérique d’il y a plus d’un demi-siècle. Partout des voitures d’une autre époque, épaves exposées sur les bas-côtés, d’autres après une restauration strictement conforme à l’origine, les plus prestigieuses à découvrir dans des garages-musées dont la porte nous était complaisamment ouverte par un passionné au sourire gourmand; rien que cela était une excellente raison du voyage pour un amateur de vieilles autos.
Les paysages grandioses, immenses, et pourtant si faciles à découvrir avec nos minis, ont été une suite de tableaux incroyablement différents entre le Missouri ressemblant à notre Normandie, et le Nouveau Mexique ressemblant …au Mexique.
La Route est un musée à ciel ouvert long de 4000 km. C’est le théâtre de l’histoire des Etats Unis et de l’histoire des grands trajets en automobile. Tout a été inventé sur La Route pour voyager, nous n’avons plus conscience de nos jours de cet acquis. Ce voyage est une remontée dans le temps qui permet de retrouver comment les hommes de piétons ou cavaliers sont devenus des automobilistes..
Les échanges avec d’autres routards, collègues d’une étape ou le temps d’une rencontre lors d’un arrêt, nous ont donné une idée du mot confrérie… que nous savions bien sûr sans lendemain, mais qu’il est bon de partager quelques instants.
Toutefois, avec tant et tant de souvenirs, celui qui perdurera en ce qui nous concerne est l’accueil des Américains. Leur intérêt pour les simples touristes que finalement nous étions, nous a absolument comblés. Bien sûr il y avait les voitures, oh combien remarquées, qui servaient à créer le lien, mais immédiatement il y avait, les premiers instants d’étonnement passés, le témoignage d’une réelle sympathie pour ces européens qui s’intéressaient à leur pays à travers de tout ce qu’ils ont d’historique finalement à montrer.
Ils ont décidé de sauvegarder ce bout de leur jeune Histoire, nous sommes conquis. Tout comme les artistes qui continuent de faire vivre l’esprit de La Route : écrivains, cinéastes, peintres et musiciens qui y puisent largement de quoi alimenter leur inspiration.
Le voyage terminée, maintenant reste les souvenirs d'un super voyage et l'envie de préparer un nouveau voyage donc rien que du plaisir. Que ta retraite continu longtemps comme cela, et faits nous partager tes voyages, cela nous fait aussi plaisir. A bientôt peut être pour un jeudi midi au restau du parking du rugby