La mini voiture du siècle
Et oui parmi les différents classements pour célébrer la voiture du 20° siècle la mini apparaît toujours en très bonne place. Dans le palmarès « Car of Century » elle est classée 2° derrière la Ford T mais devant la Citroën DS. Construite à plus de 5 500 000 exemplaires, pendant plus de 40 ans, elle eu un énorme succès dans le monde entier. Apparue en 1959, elle comportait de nombreuses innovations techniques : moteur transversal, suspension hydrostatique, habitabilité exceptionnelle pour la taille de l’auto….Dès 1960 le champion de F1 John Cooper repère le potentiel de son incroyable maniabilité et tenue de route et en fait une bête de rallye. Elle se couvre de gloire et remporte à 3 reprises la course la plus prestigieuse pour voiture de série le « Monte Carlo ».
Un grand nombre de dérivés ont vu le jour : break tôle ou bois, pick up, mini moke, version chic avec tableau de bord et volant bois ou carrément luxe avec calandre énorme coffre volumineux et fauteuils cuir. Dans les sixties les vedettes du show-biz se devaient de posséder une Rolls Royce et une Mini.
Aujourd’hui il reste de nombreux exemplaires plus ou moins en bon état et les collectionneurs n’ont pas tardé à les rechercher. Si pendant les dernières années de sa construction (arrêt en 2000), la mini se dota de nouveautés davantage pour satisfaire la réglementation que par nécessité tels que l’allumage électronique, l’injection, le pot catalytique, les airs bag… La mécanique est restée la même pendant 40 ans. Quand on parle de développement durable….
Et maintenant parlons un peu de notre mini pour le raid
C’est une version Cooper de 1990, achetée en 2007. L’état de la voiture était bon et elle fût utilisée tel quel à de nombreuses occasions, sorties club, rallyes, participation au 50° anniversaire de la mini en 2009 à Longbridge en Angleterre avec 3500 autres minis (Longbridge près de Birmingham a été le plus important site de production).
Il en a été tout autrement quand il s’est avéré de préparer la voiture pour la Route 66. Pas question de négliger quoi que ce soit pour traverser ces contrées immenses parfois désertiques par des températures caniculaires vers la fin du parcours. Aussi toute la mécanique a été révisée, et les pièces qui posaient le moindre doute ont été changées.
Les cylindres ayant « fait leur passage » dans la fonte du carter moteur, ont été réalésés à une côte réparation ce qui a nécessité le montage de pistons plus gros en diamètre. La cylindrée est ainsi passée de 1275 à 1293 cm3. L’ensemble vilebrequin, volant moteur, poulie a été équilibré dans le but de limiter les vibrations, tandis que la boîte de vitesses a reçu de nouveaux pignons en remplacement de ceux qui le nécessitait. Un tube anti-déjaugeage a été installé permettant d’assurer la stabilité du niveau d’huile en cas de penchement de la voiture dans les virages ou les dévers, garantissant ainsi la lubrification permanente du train de pignons de la boîte de vitesses. Le pont d’origine correspondant à une utilisation route a été changé pour un modèle « plus court » plus adapté pour une telle randonnée. La culasse (en fonte) a subi un polissage poussé de manière à améliorer le passage des gaz, et 2 goujons supplémentaires permettent d’augmenter son serrage sur le carter-cylindres dans un but de limiter les déformations au niveau du joint de culasse. Enfin un nouvel arbre à cames donne une loi de levée des soupapes qui s’accorde mieux avec les modifications réalisées.
Un autre chapitre oh combien important sur la mini a fait l’objet de soins attentifs : la suspension. Celle-ci se résume à l’origine par un système composé d’un amortisseur dont l’action est couplée à l’écrasement d’une sphère de caoutchouc (ceci bien sûr pour une roue). Tout a été remplacé par du matériel plus moderne : caoutchouc différent et amortisseurs à gaz dont la dureté est réglable en agissant sur une molette. Détail demandé par l’organisateur, les voitures doivent être dotées d’une possibilité de régler la garde au sol. Par un système de vis/écrou installé sous la sphère de caoutchouc et accessible par dessous la voiture il est possible de faire varier la hauteur permettant ainsi de franchir des passages difficiles, évidemment la mini ne devient pas un 4X4, mais il est également possible sur de bons revêtements de rouler « position basse, voire très basse » dans un confort acceptable. Il est à noter que des constructeurs d’équipements automobiles continuent d’innover encore de nos jours sur la mini.
Pour affronter les températures de la Vallée de la Mort, le maximum de précautions a été pris. Le radiateur d’eau plus volumineux que celui d’origine et le ventilateur sont neufs ainsi que les principales durits, le radiateur de chauffage l’est également, et oui en cas de surchauffe du moteur il faut mettre le chauffage à fond, et le calorstat convenant bien sous nos climats a été changé pour un modèle s’ouvrant à une température plus basse. Enfin, le plein de liquide de refroidissement a été réalisé avec un fluide de bonne qualité auquel a été mélangé un additif permettant d’abaisser le point d’ébullition de 15°, on ne sait jamais.
L’huile est également un fluide dont il est impératif de limiter la température. Ainsi, un radiateur d’huile assure dorénavant cette fonction derrière la calandre après une adaptation de la carrosserie nécessitée pour son installation.
Les freins non plus n’ont pas été laissés dans l’état ; des disques neufs, striés pour une meilleure évacuation des calories, plaquettes et durits types aviation qui évitent le gonflement du caoutchouc (ce qui peut modifier l’efficacité du freinage) sont désormais du voyage.
Enfin cela va sans dire, l’allumage, les bougies ainsi que le faisceau, ont quitté leur emballage de carton pour venir trouver leur place sous le capot.
Voilà pour la mécanique
Le reste concerne les aménagements intérieurs, citons en quelques-uns : réalisation d’un tableau de bord sport années 60, arceau de sécurité, extincteur, filet sous le ciel de toit, pose d’un film noir remplaçant les pare-soleil, installations d’un grand vide-poche et de 2 porte-gobelets, l’hydratation des occupants ne devant pas non plus être négligée…
Il nous restera à Chigago à installer une CB qui sans doute nous sera bien utile dans la traversée des villes américaines pour communiquer avec les autres équipages.